Sujets d’actualité

Depuis plus d’une décennie, la communauté PBF a fait du plaidoyer en faveur de l’annulation des monopoles des inputs (médicaments, équipements, infrastructures) pour des raisons évidentes d’efficience et de transparence. Le PBF propose que les gouvernements cessent de favoriser un seul distributeur comme centrale d’achats de médicaments. La situation de monopole dans le cas de plusieurs expériences entraîne des ruptures de stock, une mauvaise relation prestataire-client et une utilisation inefficace et inefficiente des ressources publiques. Les réformes PBF proposent ainsi un cadre réglementaire solide qui assure que les distributeurs opérant en concurrence fournissent des médicaments et des équipements de qualité.

Un autre débat porte sur la gratuité des soins, ce qui est parfois aussi proposé par des déclarations de la Couverture de la Santé Universelle (CSU). Pourtant, la gratuité des soins pour des franges importantes de la population est extrêmement coûteuse et a tendance à mener à des services de mauvaise qualité. Proposer la gratuité des soins revient à poser la question de savoir où obtenir des ressources financières suffisantes. Dans la logique PBF,  déclarer la gratuité des soins sans obtenir la garantie d’une couverture financière suffisante est plus dommageable pour le système de santé. La théorie microéconomique explique qu’une gratuité imposée implique l’établissement d’un prix plafond en dessous du prix réel du marché, ce qui a pour conséquences des effets pervers notamment le développement des marchés parallèles, la démotivation de la main-d’œuvre et une mauvaise qualité des services pour les patients ou les consommateurs.

Contrairement au début, le PBF actuel a développé des instruments d’équité qui favorisent l’accès aux services de santé pour les personnes vulnérables. Lorsque les ressources sont suffisantes, le PBF est plutôt efficace pour aider les personnes vulnérables à travers les instruments permettant d’allouer des subsides supplémentaires aux régions vulnérables, aux prestataires isolés ou défavorisés ou à travers des transferts ciblés au profit des plus vulnérables.

Le PBF à priori n’est pas contre la gratuité. Cependant pour assurer des services de qualité et la pérennisation des structures sanitaires la contribution financière de la population est indispensable. Ainsi, un centre de santé dans un pays à revenu faible ou intermédiaire qui fournit toutes les activités du paquet minimum devrait générer au moins 7 $US par personne cible par an. Les hôpitaux devraient générer au moins 20 $US par personne cible par an et les écoles primaires au moins 100 $US par élève par an. Ces cibles de revenus constituent des objectifs importants pour les gestionnaires desdites structures.

Les ménages devraient contribuer à leurs frais de soins de santé proportionnellement à leurs revenus. Cette proportion peut être fixée à environ 8-12% de leurs revenus. Dans les pays à revenus faible et moyen, la manière la plus efficiente de régler la tarification est de le faire à travers le marché afin d’éviter des prix en dessous de l’équilibre de marché. Cependant, il faut introduire en même temps des mécanismes d’équité grâce au financement public afin de protéger les personnes vulnérables. En fonction des ressources disponibles, on peut déterminer la proportion de vulnérables entre 5% et 20% du total des patients.

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