Ici le rapport du 55ème cours de PBF qui a eu lieu à Cotonou du 8 au 20 Août, 2016. Le cours a été organisé par BEST-SD Bénin, BASP-96 de Burkina et SINA Health de Pays-Bas. Dr Séverin SOKEGBE du projet PBF de Benin nous a aidé aussi avec la facilitation.
Il y avait 21 participants du Mali (10x), Gabon (6x), Côte d’Ivoire (2x) et 1 participant de respectivement le la Bénin, RDC et le Cameroun. Nous sommes heureux d’annoncer que quatre participants ont obtenu des distinctions.
Ce cours a également montré la profondeur du PBF avec un nombre croissant d’expériences, de nouveaux modules et outils mis à jour tels que pour les agences de contractualisation et de la verification et les autorités de la regulation. Nous avons également pour la première fois présenté l’expérience de PBF dans les hôpitaux tertiaires. Le livre de cours actuellement contient 215 pages mais va encore grandir avec chaque nouveau cours pour inclure tous les derniers développements.
L’évaluation du cours par les participants a été positive, mais 57% pensent également que le cours était trop court. Cela exige pour les futures courses la nécessité d’adapter la méthodologie et à l’égard des objectifs du cours de chaque participant.
RECOMMANDATIONS MALI
C’est dans le cadre du Projet de Renforcement de la Santé de la Reproduction de la Banque Mondiale (PRSR-BM) une équipe a été envoyé pour participer au cours PBF de Cotonou. Le programme pilot PBF est planifié dans la région de Koulikoro.
Le score de faisabilité (réalisé par les participants du cours PBF) pour le nouveau programme PBF est de 42%. Cela signifie qu’on devrait améliorer le montage du projet pour augmenter la chance d’avoir du succès. Cependant un nouveau retard dans le démarrage du projet pilote risquera de compromettre le démarrage effectif du PBF au Mali. Pour cela il semble mieux de commencer le plus rapide possible avec le projet avec les imperfections, mais qu’on planifie déjà des améliorations dans un plus court délai une fois que les équipes commencent de travailler.
Les problèmes à résoudre dans le montage du PBF a Mali sont les suivants :
- Convaincre les décideurs du MSHP sur le bien-fondé du PBF. Cela signifie de faire un plaidoyer auprès du Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, du Ministre d’Économie et des Finances et des partenaires au développement ;
- Mettre en place un Comité National de Pilotage et une Cellule Technique Nationale PBF ;
- Prendre en compte les établissements Hospitaliers dans l’approche PBF ;
- Augmenter le nombre d’indicateurs de 16 à 25 conformément à la norme du PBF ;
- Réallouer le reliquat du Fonds PRSR/IDA/ BM à la composante PBF ;
- Prise de contact avec le Ministre de l’Économie et des Finances pour planifier un contre partie de l’État Malien au financement PBF ;
- Faire l’État des lieux (districts couverts, montants mobilisés, goulots d’étranglement, rappeler la tenue d’introduction PBF dans la région de Koulikoro)
- Faire une étude de base pour le projet PBF pilote.
Le pays compte 1.8 millions habitants. Les maladies non transmissibles (MNT) constituent une source de préoccupation croissante. Le gouvernement avec l’équipe de la Banque Mondiale a travaillé pour élaborer une approche de reformes et une politique de développement pour la première et deuxième année de l’opération et de lancer un programme pilot PBF. Le score de faisabilité fait selon 19 critères PBF de 80% signifie que le montage du programme est satisfaisant pour démarrer avec le PBF. Cependant cette analyse montre aussi certains points à améliorer.
Recommandations
- Permettre aux FOSA de la zone pilote PBF de s’approvisionner librement auprès des fournisseurs et distributeurs agréés des intrants et de médicaments.
- Rationnaliser le découpage et la gestion des aires de santé ;
- Introduire un bonus de vulnérabilité régionale, départementale et au niveau des structures
- Redéfinir les critères de vulnérabilités ;
- Mettre en place un système d’assurance maladie pour les indépendants tant formel qu’informel.
- Nommer et installer des médecins chefs des départements dans environ 10 départements ;
- Rationaliser les structures sanitaires au niveau primaire en unités d’environ 8000 – 12.000 habitants ;
- Organiser un cours PBF au Gabon par le ministère de la santé appuyé par la Banque Mondiale au mois d’Octobre 2016. Il y aura 35 participants qui seront choisis sur base des thèmes lie a la problématique du système de santé.
- Réaliser une étude de faisabilité PBF et le travail de l’équipe recrutée devrait commencer en Novembre après le cours PBF organisée au Gabon. L’étude de faisabilité devrait être achevée d’ici Mars 2017. L’idéal sera que cette équipe soit déjà présente pendant le cours PBF.
CAMEROUN
La population est estimée en 2016 de 22.8 million habitants. Le niveau de revenu de Cameroun est intermédiaire, tranche inférieure avec un PIB par personne par an de $ 1360. La mortalité maternelle est élevé à 596 sur 100.000 naissance vivantes et la prévalence VIH est de 4%. 14% de la population est couvert par le PBF mais l’extension est en cours dans les trois régions du Nord.
Recommandations
- Améliorer la promptitude des paiements des subsides PBF ;
- Faire le plaidoyer et des explications sur l’importance de l’autonomie auprès des partenaires prives ;
- Plaidoyer pour modifier la réglementation et notamment la dérogation pour les hôpitaux PBF pour l’utilisation de leurs revenus du recouvrement de couts et non plus renvoyer l’argent d‘abord au trésor ;
- Le score de contre-vérification devrait influencer les subsides à payer soit au district qui a réalisé la supervision ou à la FOSA ou la contre-vérification a eu lieu.
CÔTE D’IVOIRE
La population de Côte d’Ivoire est estimée à 22.7 million habitants. Le PIB par personne par an est de $ 1450. La mortalité maternelle est élevée à 614 décès pour 100.000 naissances vivantes selon EDS 2012. La prévalence du VIH/Sida est estimée à 3,7% selon EDS 2012.
Le score de faisabilité pour le montage du PBF est de 72% ce que signifie que des améliorations soient souhaitables.
Recommandations
A la Cellule Technique PBF
- Renforcer le personnel par un juriste (pour la gestion des contrats), un pharmacien (pour les questions d’accréditation et approvisionnement en intrants) et deux personnes pour la gestion du portail ;
- Intégrer la « visite de ménage suivant un protocole » dans la liste d’indicateurs output ;
- Faire un plaidoyer pour l’intégration du financement de la gratuité ciblée aux personnes vulnérables dans les districts sous PBF ;
- Réaliser le « mapping » des établissements sanitaires (publiques et privés) des aires de santé pour l’établissement de contrat principal et de contrat secondaire ;
- Faire la mise à jour du costing de base et faire la révision du manuel de procédures PBF.
AU MINISTERE DE LA SANTE
- Donner la possibilité aux structures sanitaire de s’approvisionner en médicaments et d’autres intrants auprès des fournisseurs agréés par le gouvernement et ainsi briser le monopole ;
- Appuyer le plaidoyer auprès du Ministère du Budget pour une dérogation permettant aux établissements sous PBF à utiliser les recouvrements directement au point de production.
AU MINISTERE EN CHARGE DU BUDGET
- Accorder une dérogation afin de permettre aux structures sanitaires sous PBF d’utiliser les recettes du recouvrement (ressources propres) au point de la collecte ;
- Accorder aux comités de gestion des structures sanitaires sous PBF la possibilité de modifier les tarifs des prestations.
A L’UCP / BANQUE MONDIALE
- Mise en place d’unités d’investissements ou des avances de démarrage aux FOSA des 14 DDS sous PBF ;
- Appuyer le plaidoyer auprès du Gouvernement de Côte d’Ivoire (Premier Ministre, Ministre de la Santé, Ministre du Budget, Ministre de l’Économie et des finances) en faveur de l’application des principes fondamentaux du PBF (autonomie de gestion, utilisation des recettes du recouvrement des couts concurrence parfait).
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DE CONGO
L’introduction du PBF comme approche de la réforme du système de la santé en RDC a contribué énormément dans l’amélioration de la qualité des prestations des soins de santé dans les zones de santé expérimentales. De 2004 à ce jour, les financements en cash du secteur de la santé ne sont pas parvenus aux FOSA que par le PBF. La question fondamentale qui demeure est celle de savoir quel est le degré d’appropriation de l’approche par les différents acteurs ? Comment la vulgariser ? Comment assurer et pérenniser le PBF dans la zone d’intervention de la Caritas ?
La RDC a souscrit à l’application du PBF pur à la hauteur de 92% selon le manuel opérationnel du PDSS publié en juin 2016. Cependant le score pour le CARITAS est de 68%.
Recommandations
- Élaborer un plan de mobilisation des ressources financières pour les FOSA ;
- Organiser les appuis financiers en terme de bonus (infrastructure, équipement, isolement, équité) pour promouvoir la concurrence des structures.
- Assurer la bonne gestion des recettes de recouvrement au sein de la FOSA : Mettre fin au laisser-faire ;
- Organiser l’autonomie de gestion des ressources et de recrutement du personnel compétent et efficace au sein des FOSA ;
- Organiser des formations sur le plan de business pour les gestionnaires des FOSA (non PDSS) et des BDOM ;
- Étudier les possibilités des formations PBF pour les ONG et les ASLO
- Négocier les contrats de performance pour les BDOM
- Négocier l’autonomie d’achats des MEG des BDOM hors CDR.
- Vulgariser le manuel opérationnel PBF du PDSS.
Aux évêques, présidents et membres du conseil d’administration de la Caritas de la province ecclésiastique de Mbandaka
- Organiser l’autonomie de gestion des ressources et de recrutement du personnel compétent et efficace au sein des FOSAs
Aux coordonnateurs diocésains des Caritas de la zone PBF en RDC
- Comprendre le manuel opérationnel PBF du PDSS
- Organiser les formations en PBF
Aux autorités politico administratives de la sante et finance des provinces de l’Équateur, de la Mongala, du Nord et Sud Ubangui et de la Tshuapa
- Contrat de performance BDOM
- Autonomie d’achats des MEG hors CDR
L’equipe de facilitation Joseph Catraye, Aoudi Ibouraima et Robert Soeters