Le dernier cours FBP de 2019 s’est déroulé à Cotonou du 2 au 14 décembre 2019 avec 32 participants de six pays (Mali, Comores, Gabon, Mali, Niger, RDC et RCA). Huit groupes (trois groupes de la RCA) ont développé d’excellents plans d’action qui, s’ils sont mis en œuvre, feront grandement progresser le FBP dans les pays et secteurs respectifs.
Ici le rapport détaillé du cours.
STATUT DU PBF DANS LES PAYS ET SECTEURS AVEC LES PRINCIPAUX MESSAGES :
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En RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, environ 50% de la population est couverte par le FBP, et le gouvernement a décidé de déployer vers la fin de 2020 les réformes à l’échelle nationale avec un financement du gouvernement, de la Banque mondiale et de l’Union européenne. Des ONG telles que Première Urgence Internationale – qui ont suivi le cours de Cotonou – peuvent également commencer à jouer un rôle actif.
- En RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO, les réformes du PBF progressent bien et 40% de la population est couverte par le PBF. Le montage en RCA et en RDC est relativement “pur” en termes d’application des meilleures pratiques PBF. Cependant, les participants de ces deux pays à Cotonou proposent également plusieurs améliorations.
- Aux COMORES, 50% du pays est couvert de PBF et le pays propose de se développer en 2021 vers un montage PBF « plus pur » par rapport à l’actuelle montage. Les six participants à Cotonou, dans leur plan d’action, ont proposé plusieurs améliorations dans le montage et préconiseront une plus grande appropriation du PBF parmi les principaux décideurs.
- Au GABON, la planification du financement basé sur la performance a commencé début 2017 avec un financement gabonais dans le secteur de la santé, mais la mise en œuvre n’a pas encore commencé. Cela peut être dû à un manque de clarté sur les procédures financières et à la volonté du gouvernement de fournir les fonds. Le ministère des Finances du Gabon vise à lancer un programme pilote de FBP et pourrait également aider le ministère de la Santé à progresser avec le FBP.
- Le MALI a connu de longs retards dans le démarrage de l’extension du FBP malgré le fait que deux projets pilotes ont donné d’excellents résultats. Pourtant, le gouvernement du Mali avec le soutien de la Banque mondiale, le gouvernement néerlandais et le GFF visent désormais à lancer un grand projet pilote PBF de 4 ans relativement « pur » en 2020 pour 5,8 millions de personnes et un budget de 66 millions de dollars sur quatre ans. Une grande équipe de 14 personnes du Mali était à Cotonou pour améliorer le montage du programme et pour apprendre le FBP.
- Le NIGER a aussi connu de longs retards dans le démarrage de l’extension du PBF malgré le fait que le projet pilote ait montré d’excellents résultats. Les raisons des retards sont : 1. Un manque d’appropriation du PBF par les décideurs. PBF est resté en « mode projet » ; 2. Retards dans l’intégration effective de la Cellule Technique Nationale PBF au Ministère de la santé ; 3. Faiblesses dans le montage du programme PBF. Les participants nigériens à Cotonou visent à relancer le PBF avec le démarrage d’un vaste programme pilote.
- En République Centrafricaine, les MINISTRES DE LA JUSTICE ET DE L’INTÉRIEUR avec le soutien de Cordaid visent à lancer un programme PBF. L’expérience dans d’autres pays avec le PBF dans ces secteurs comme en RDC a montré de bons résultats.

Image dans le temple des pitons à Ouidah
Un problème dans de nombreux pays est que les lignes budgétaires PBF ne sont pas efficacement intégrées dans le budget du gouvernement et les procédures liées à la loi des finances.
Il peut également y avoir un manque de clarté concernant les procédures financières et juridiques nécessaires pour débourser le budget de l’État par le biais de paiements de performance directement aux structures de santé périphériques et à la population plutôt que par le biais des procédures d’input classiques.
Un autre problème général est que dans plusieurs pays, certains décideurs hésitent à transformer le financement à travers les « inputs » moins transparent en un financement axé sur les résultats, qui transmet l’argent directement aux prestataires et à la population. Cette dernière approche est plus transparente et moins susceptible de conduire à la corruption. Le meilleur moyen d’y remédier est d’offrir des contrats de performance à tous les principaux acteurs et services des ministères de la santé et des finances, ce qui leur permet d’obtenir une rémunération compétitive suffisante pour ne défendre que l’intérêt public.